Matins câlins

Une nuit avec mon chéri, haaaaaa, le bonheur.

Les débuts avec les enfants m'ont toutefois réservé quelques surprises......

Depuis que je connaissais ses enfants, je me sentais exister un tout petit peu plus à leurs yeux, j'avais une petite place auprès d'eux. (Enfin, ça, je ne savais encore pas à quel prix il allait falloir que je la gagne).

Mais bon, pour l'heure j'étais auprès de mon homme, les enfants sous le même toit, tout allait bien, c'était ce que j'avais souhaité, ce pourquoi je m'étais même battue comme une sauvageonne.

Je vous décris l'ambiance: petit matin, on se réveille côte à côte, c'est chouette de se réveiller tout contre son amoureux.

Ce à quoi je n'étais pas vraiment préparée, c'était l'arrivée des 2 filles (7 et 8 ans à l'époque), dans notre chambre, mais pas seulement dans notre chambre, dans notre lit ! Et j'allais bientôt comprendre que ce serait TOUS les matins.

J'ai tout de suite vu le problème auquel déjà elles se confrontaient: papa n'avait plus 2 bras pour les accueillir, une de chaque côté, mais juste un, vu que j'accaparais l'autre côté, bé oui.

J'ai bien vu que la plus rapide gagnait la place libre, et que l'autre se trouvait bien mal en point, ne sachant pas où se mettre.

Et moi non plus, je ne savais pas quoi faire, pas où me mettre.

Je voyais très clairement que là, je gênais, que je prenais leurs places, mais elles aussi prenaient ma place.... Pas très simple n'est ce pas.

C'est la place de qui alors?

Certaines fois je me suis éclipsée dans la cuisine, préparer le petit déjeuner, d'autres fois tant pis, je suis restée près de mon homme et les filles se ratatinaient l'une sur l'autre pour être contre lui de l'autre côté.

Cela me faisait toujours un peu bizarre lorsqu'elles se trompaient de côté et faisaient brutalement demi-tour en s'apercevant que c'était moi... Genre bahhh, quelle horreur. Enfin c'est comme ça que je le ressentais alors que tout bêtement c'était naturellement à leur père qu'elles voulaient faire un câlin.

Mais on se sent mal, tout de même, même si tout est normal.

Et puis on a envie d'un câlin de notre enfant, tout à coup.

Mais je n'avais alors pas d'enfant.

Et donc je ne savais pas que les enfants aimaient faire des câlins le matin dans le lit de papa maman. Papa belle-mère c'est un peu plus olé olé, mais bon ça se fait.

Puis un jour, ça s'est arrêté; un jour aussi on a instauré une règle: on frappe avant d'entrer. Ça s'est peut être passé en même temps d'ailleurs.

Chacun son espace, chacun ses câlins, il en faut pour tous, et il faut savoir laisser la place, et penser que si je me sens envahie, elles aussi, très certainement.

Aujourd'hui elles ont grandi.

Parfois j'aurais envie de leur faire des câlins, mais je n'ose pas. J'ai peur! D'être rejetée, ignorée, pas aimée, repoussée.

Et un jour je les ai massées. C'était super chouette. C'est très intime, mais ce n'est pas un vrai câlin. Et elles adorent ça. Peut-être que leur mère ne leur fait pas trop de massages.

Alors je saute sur l'occasion, pour devenir une belle-maman massages! Je leur fait découvrir des huiles, leur explique comment on fait, leur fait découvrir des sensations, du bien-être.

On fait des paris et l'enjeu est un massage (genre à la piscine: la dernière dans l'eau masse les 2 autres), du coup il est arrivé qu'elles m'en fassent aussi.

Et c'est super chouette.