lundi 31 mai 2010

On joue à quoi aujourd'hui?

Tous les enfants jouent à papa-maman.

C'est évident, ils imitent tout, et bien sûr ce qu'ils ont sous la main en priorité: un papa et une maman.

Quoi de plus simple.

Ha ben ouais mais alors quand justement ils n'ont plus les 2 ensemble sous la main?

Et bien figurez vous que les enfants semblent suivre les moeurs de la société. Et qu'ils sont fichtrement adaptables.

Quelle n'a pas été ma surprise lorsque je surpris, l'autre jour, les filles jouer dans leur chambre et que j'entends "Belle-mèèèèèèèèère?"

Je ne les avais même que très rarement entendu prononcer ce nom, car bien évidemment (? enfin je crois), elles m'appellent par mon prénom, et non par cet horrible appellation de "belle-mère", Dieu soit loué.

Donc j'entends ça, je me fige au bas des escaliers, et écoute la suite, bien sûr...

Donc ça donnait ça.

"Belle-mèèèèèèèèèère?"

Jusque là ça va, surprenant mais ça va.

Et là, coup de massue, la réponse de l'autre:

"HA NON! PAS BELLE MERE!"

Gloups. Seraient-elles en train de faire un remake de Barbe Bleue sauf qu'à la place de Barbe Bleue ce serait moi, gentille belle-mère adorable comme tout? Me verraient-elles comme un monstre tout compte fait? (bon je fais l'innocente là mais je sais bien que je ne suis pas un ange dans mon rôle...)

Mais même si je sais que je ne suis pas parfaite, bouuuuh, entendre ça ça fiche un coup.

Le reste était donc dans cet esprit:

" - Belle-mèèèèèèère?

- NAN, pas belle-mère!

- BELLE MEEEEEEEREUUUUUU!

- NAAAAN, pas belle-mère-reuuu! "

Puis des "fais-ci, fais-ça, et les rebellions de l'autre, bref, un tyran cette belle-mère.


Bon je n'avais pas tout en main, après tout elles auraient tout aussi bien pu jouer au papa et à la maman sur ce ton là, mais comme justement je ne suis pas la mère et qu'il n'y a pas cet amour maternel irremplaçable et plus fort que tout entre nous, je prends tout mal, j'interprète chaque signe comme "ha ouais cette fois c'est sûr, elles me détestent".

Tout les enfants disent un jour à leurs parents qu'ils les détestent. Les parents savent que c'est un saut d'humeur, une provocation et qu'au fond les parents et les enfants s'aiment, pour la vie, c'est comme ça et puis c'est tout, même dans les pires coups durs, même si votre enfant un jour devient un criminel et prend perpète, il restera la chair de votre chair, vous l'aimerez de votre amour indestructible, c'est comme ça.

Les enfants d'une autre c'est tout différent. Chaque preuve non pas d'amour, mais simplement d'affection, s'est gagnée petit à petit, et vaut cher, très cher. Et comme ce n'est pas naturel, chaque minuscule rebellion, voire chaque toute petite indifférence peut nous faire douter, entame l'estime de soi, nous rend super fragile.

Un moment plus tard je pretextais leur monter des affaires dans leur chambre et leur adressais un grand "coucou mes belles-filles!", avec un petit air complice, et elles m'ont répondu par un grand sourire, alors je suis repartie autant rassurée que je pouvais, et surtout ne dramatisant rien, autant que je pouvais aussi.


6 commentaires:

zora a dit…

oui, au début, c'est vrai, je prenais la moindre réflexion très mal de la par de mes deux beaux-fils...
et puis comme tu dis, avec le temps, petit à petit, je pense qu'ils ont appris à m'apprécier...
mais c'est dur !

Allie belle maman a dit…

Même au début, ils peuvent t'apprécier, mais d'une part cela peut être difficile pour eux de le montrer, et d'autre part je sens que une toute petite maladresse de ma part de m'est pas pardonnée et peut tout flanquer par terre... (ou alors est ce moi qui suis trop stressée et interpète trop des petits signes qui ne sont peut être pas si dramatiques...) En tout cas avec ma fille cela ne me fais pas autant tergiverser...

Oum a dit…

Beaucoup de courage et de persévérance et beaucoup plus de patience quand il ne s'agit pas de nos enfants...Encore plus je pense quand il s'agit des-beaux enfants...Comme tu dis, il faut cultiver l'affection et l'amour tous les jour vu qu'elle n'est pas totalement acquise...

Allie belle maman a dit…

La patience, oui, c'est ça, il en faut une grosse dose, surtout au début où malgré tout ce que l'on peut faire, on reste une étrangère qui s'est incrustée auprès de papa.
Ce n'est jamais acquis, tout ça, c'est peut être ce qui rend le truc très fort: les beaux moments sont à prendre tels quels, sans chercher à se poser trop de questions. Il arrive qu'on "se lâche", des moments merveilleux où les enfants oublient peut être que ma présence rappelle la séparation de leurs parents, et où de mon côté j'oublie qu'ils sont les enfants d'une autre et combien la situation est souvent pesante.
Puis après ces beaux moments, ils s'en vont, et je n'ai plus de leurs nouvelles pendant 10 jours...

Anonyme a dit…

"Les enfants d'une autre c'est tout différent. Chaque preuve non pas d'amour, mais simplement d'affection, s'est gagnée petit à petit, et vaut cher, très cher. Et comme ce n'est pas naturel, chaque minuscule rébellion, voire chaque toute petite indifférence peut nous faire douter, entame l'estime de soi, nous rend super fragile."

J'aime ce passage. Je dis souvent que pour être belle-mère, il faut suivre une cure d'amincissement de l'ego. Être à l'écoute de ces petits pincements de coeur. Et respirer.

Allie belle maman a dit…

oui, une cure d'amincissement de l'ego, c'est bien trouvé!
Faire un blog est sûremement un peu narcissique, mais peut être que ça fait du bien... à l'ego...